Rencontres

C’était sur une grande route, j’marchais là d’puis des jours

Voire des s’maines ou des mois, j’marchais là d’puis toujours

Une route pleine de virages, de trajectoires qui dévient

Un ch’min un peu bizarre, un peu tordu comme la vie

Evidemment j’étais pas tout seul, j’avais envie de faire conaissance

 Y avait un tas d’personnes, et personne marchait dans l’même sens

Alors j’continuais tout droit mais un doute s’est installé

Je savais pas c’que j’foutais là, encore moins où j’devais aller

Mais en ch’min au fil du temps j’ai fait des sacrées rencontres

Des trucs impressionnants, faut absolument qu’j’vous raconte

Ces personnages qu’j’ai croisé c’est pas vraiment des êtres humains

Tu peux parler avec eux mais jamais leur serrer la main

Tout d’abord sur mon parcours j’ai rencontré l’innocence

Un être doux, très gentil mais qui manque un peu d’expérience

On a marché un p’tit moment, moins longtemps que c’que j’aurais cru

J’ai rencontré d’autres éléments et l’innocence a disparu

Un moment sur mon ch’min j’ai rencontré le sport

Un mec physique, un peu grande gueule, mais auprès d’qui tu d’viens fort

Pour des raisons techniques on a dû s’quitter c’était dur

Mais finalament c’est bien comme ça,  puis l’sport ça donne des courbatures

J’ai rencontré la poèsie, elle avait un air bien prétentieux

Elle prétendait qu’avec les mots on pouvait traverser les cieux

J’lui ai dit, j’t’ai d’ja croisé et franchement tu vaux pas l’coup

On m’a parlé d’toi à l’école et t’avais l’air vraiment relou

Mais la poèsie a insisté et m’a rattrapé sous d’autres formes

J’ai compris qu’elle était cool et qu’on pouvait braver ses normes

J’lui ai d’mandé tu penses qu’on peux vivre ensemble, j’crois qu’j’suis accro

 Elle m’a dit t’inquiêtes le monde appartient à ceux qui rêvent trop

Puis j’ai renconctré la détresse, et franchement elle m’a saoulé

On a discuté vite fait mais rapidement je l’ai r’foulé

 Elle a plein d’certitudes sous ses grands airs plein d’tension

 Mais vous savez quoi ? La détresse, elle a pas d »conversations

Un moment sur ma route j’ai rencontré l’amour

J’lui ai dit tient tu tombes bien, j’veux t’parler d’puis toujours

Dans l’absolu t’es une bonne idée mais dans les faits c’est un peu nul

Tu pars en couilles une fois sur deux, faudrait qu’tu r’travailles ta formule

L’amour m’a dit, écoute petit ça fait des siècles que j’fais mon taff

Alors tu m’parles sur un autre ton si tu veux pas t’manger des baffes

 Moi j’veux bien être gentil mais faut qu’chacun y mette du sien

 Les humains n’font aucun effort et moi j’suis pas un magicien

On s’est embrouillé un p’tit moment et c’est là qu’j’me suis rendu compte

Que l’amour était sympa mais que quand même il s’la raconte

 Puis il m’a dit qu’il d’vait partir, il avait des rendez-vous par centaine

Que ce soir il d’vait diner chez sa d’mi soeur : la haine

Avant d’partir j’ai pas compris, il m’a conseillé d’y croire toujours

Puis s’est éloigné sans s’retourner, c’était les derniers mots d’amour

J’suis content d’l’avoir connu, ça j’l’ai bien réalisé

Et je sais qu’un d’ces quatre on s’ra amené à s’recroiser

Un peu plus tard sur mon ch’min j’ai rencontré la tendresse

Ce qui reste de l’amour derrière les barrières que le temps dresse

Un peu plus tard sur mon ch’min j’ai rencontré la nostalgie

La fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie

Assez tôt sur mon parcours j’avais rencontré l’amitié

Et jusqu’à c’jour, elle marche toujours à mes côtés

Avec elle j’me tape des barres et on connait pas la routine

 Maintenant c’est qûr, l’amitié, c’est vraiment ma meilleure copine

J’ai rencontré l’avenir mais il est resté très mystérieux

 Il avait la voix déformé et un masque sur les yeux

 Pas moyen d’mieux l’connaitre, il m’a laissé aucune piste

Je sais pas à quoi il r’semble, mais au moins j’sais qu’il existe

J’ai rencontré quelques peines, j’ai rencontré beaucoup d’joie

C’est parfois une question d’chance, souvent une histoire de choix

J’suis pas au bout d’mes surprises, la d’sus y a aucun doute

Et tous les jours je continue d’apprendre les codes de ma route

C’était sur une grande route, j’marchais là d’puis des jours

Voir des s’maines ou des mois, j’marchais là d’puis toujours

Une route pleine de virages, de trajectoires qui dévient

Un ch’min un peu bizarre, un peu tordu comme la vie

Grand Corps Malade